mardi 11 novembre 2008

« Il n’y a pas que dans les milieux défavorisés que l’on trouvent des délinquants »

Blouson vert fermé jusqu’au col, visage maigre, Georges, se tient debout. Il y a quelques semaines, à 4h35 du matin, il a pris en charge dans sa Peugeot 605 des touristes qui sortaient de boite de nuit comme s’il était taxi.
La présidente, expose les faits, fait lecture des différents procès verbaux, les bras croisés. « Vous reconnaissez les faits » interroge t-elle.
« Parlé plus fort », gronde t-elle, « ça fait trois fois que je vous le demande, le micro ne fonctionne pas ». Tête penchée sur le côté, il répond sans brocher aux interrogations.
Selon le procès verbal des touristes, « lorsque vous les avez pris en charge, vous leur avez dit de dire qu’on étaient amis, et qu’on s’étaient rencontrés, en boîte de nuit » relate la présidente.
Accoté à la vitre, la main droite sans cesse en mouvement, il hoche de la tête.
Condamné pour des faits similaires, et avec 10 condamnations à son casier judiciaire, la procureur de la république demande 6 mois avec sursis et une mise à l’épreuve.

« Affaire suivante » s’exclame la présidente. Mohamed et Willy, tous deux jeunes de 22 ans, se lèvent alors. Chemise mauve, veste noire pour le premier, chemise blanche, veste noir pour le second, les deux étudiants présentent bien malgré une barbe naissante de deux jours. La présidente se saisit du dossier, et informe qu’elle a une nouvelle pièce. Un fax de la victime demandant, 1000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral.
La présidente expose alors les faits, à savoir acte de violence en réunion ayant entraîné 5 jours d’interruption temporaire de travail. « Selon les procès verbaux, vous étiez tous les deux en état d’ébriété, puisque un taux de 0,65 pour un et de 0,61 pour l’autre ont été retenu ».
Il est reproché aux deux jeunes, d’avoir eu une altercation avec un homme. Ce dernier attendait dans une file un taxi, quand ils sont arrivés et sont passés devant tout le monde. Après des mots, des coups ont suivis. « Oui ou non avez-vous porter un coup » interroge la présidente. Oui répond timidement Willy. « Vous aviez plus d’énergie lors des faits, alors parlez plus fort » rétorque la présidente. « Comment expliquez vous ce comportement » enchéri t-elle.
« Il n’y a pas que dans les milieux défavorisés que l’on trouvent des délinquants. On peut avoir l’air BCBG et commettre des actes lâches » déclare l’avocat de la partie civile. « Des versions, multiples, alcool et violence, c’est se foutre de la gueule du monde » conclu t-il.
Affaire désagréable selon la procureur de la république, elle requiert six mois de d’emprisonnement avec sursis et un travail d’intérêt général.

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